Scoop It Infos du Fond 10.000/500

Sept mois après son lancement sur le web,  la page Scoop It dédiée aux Infos du Fond vient de passer le cap des 10.000 visites. Faire le point s'impose.

A en croire les statistiques du site, 4000 utilisateurs différents ont au moins une fois consulté ce magazine.

Chaque jour, ce sont en moyenne 50 personnes qui le parcourent. et 500 articles ont  déjà été référencés, couvrant ainsi une multitude de sujets.

Partant du principe que ces pages visent au départ un public de spéléos belges, il me semble qu'on peut considérer que ce journal a son petit succès. Certains s'y sont abonnés pour obtenir les mises à jour automatiquement par e mail, j'ai vu aussi que des clubs qui l'avait ajouté dans leurs liens favoris, voire même pointé leur rubrique News directement vers l'URL.

Seul objection qu'on pourrait avancer, c'est que les mêmes infos circulent sur différents canaux, comme face de bique et autres supports.

Je constate par exemple que le concept a dû plaire aux collègues anglophones qui entretemps ont créé leur propre site. Tout dernièrement encore, des français ont fait pareil, toujours avec scoop it comme interface.


Ceci étant, pour être vivant, notre magazine se doit d'être le plus réactif possible. D'autant que l'on vise ici les actualités. C'est ce qui m'avait d'ailleurs motivé à passer la main à la Maison de la Spéléo et avoir l'aide occasionnelle de notre bibliothécaire. 

Suivre les propositions générées par le moteur de recherche est d'un point de vue technique un jeu d'enfant. Cen'est pas en soi un gros boulot mais au quotidien, le suivi demande quand même quelques efforts,  surtout si on veux bien l'exploiter et rendre les Infos du Fond pertinentes, adaptées et attractives. Et comme c'était prévisible quand je me suis lancé dans ce projet, la tâche devient contraignante.

Du coup, je pense qu'il est temps d'élargir le "comité de rédaction" pour être plus nombreux à "scooper" les nouvelles. Pour ça, une simple connexion et un identifiant avec un mot de passe suffit.



Je recherche donc quelques volontaires pour former une équipe de "scoopeurs". Profil recherché : toute personne, M ou F, jeune ou vieux, actif ou non mais ayant une bonne vision et connaissance de la spéléo et en particulier de la spéléo belge. Pour le reste, une petite réunion suffira pour expliquer le fonctionnement et mettre tout le monde sur la même longueur d'ondes.

INTERESSE ? Prenez contact avec moi : jeanclaude point london § scarlet point be





Fô Crêvés ti ! Qué bai trô ....



Mon wallon écrit n'est certes pas très correct, mais compréhensible pour celui qui le parle je pense.
Je fais allusion ici au Trou des Crevés, cavité située en bordure de Lesse, à Belvaux, à la "frontière" avec le domaine des Grottes de Han, l'entrée étant cependant sur leur terrain. Fermée par une porte, elle est en outre défendue par un siphon et gérée par le SCUCL à qui on doit la découverte (c'était en 1959, au cours de l'exploration, une crue de la Lesse remplit le siphon et Jacqueline Desmons reste bloquée durant 41 heures. Sauvetage réalisé par Marc Jasinski et le groupe de plongée de Han).

Les opportunités de faire ce trou un peu mythique sont rares.  Je me rappelle vaguement avoir eu l'occasion de la voir à mes débuts mais la pompe n'avait pas assumé.
Sa visite est proposée à chaque Journée de la Spéléo, mais à un nombre limité de participants, c'est bien normal. De toute façon, je suis chaque fois de la revue, encadrant une visite dans une grotte fermée, style Rivire. Et justement, pour remédier à ça, Björn VS, co-organisateur de l'évènement, tente d'obtenir tout au long de l'année des visites des cavités fermées pour les bénévoles. Lorsque la proposition de faire Les Crevés avec le SCUCL est tombée, je l'ai évidemment directement accepté, tout comme Benoit L. et Patrice D. d'ailleurs.


Le RDV sur place est fixé à 9h le samedi 27/10/2012 matin. Sacrebleu, en voilà une heure bien matinale, nos hôtes vivraient-ils sur un autre fuseau horaire que nous ! Lever à 7h...Départ de Boncelles avec PDU à 8 h, pfff ;-)
Sur place, arrivées au compte goutte des participants, dont Luc Fk., Bernard Gdmt, Olivier V. et cie. Soleil également au RDV mais aussi la froidure de retour. Il a plu les jours précédents, si bien que le niveau de la Lesse est assez haut. Or le plus simple est de la traverser. Seuls Luc et moi (les vieux quoi !) optons pour cette options en slip et les pieds nus dans les bottes. Eric D. est déjà lui occupé de l'autre côté à déployer câble et tuyaux pour ensuite à 4 acheminer le précieuse pompe louée pour la circonstance. Le muret de cailloux qui protège la grille des incursions violentes de la rivière est démantelé et le cadenas ouvert.

Reste plus qu'à dérouler les tuyaux (35m sont nécessaires) et mettre la pompe dans le siphon, ce à quoi je m'applique pour bouger. Oui, mais voilà, les raccords ne conviennent pas ! Ils sont tout simplement inexistants.... Le loueur a prit visiblement ça à la légère !

Il faudra beaucoup d'imagination et de dextérité aux génies de service pour bidouiller l'installation. Déjà que l'opération n'est pas simple, ce manque de fiabilité du montage va mettre un peu de piment à la suite. Chipoteries obligent, le désamorçage du siphon (+/- 5 m de long, profondeur -1) nous prendra pas loin d'une paire d'heures. Heureusement, la pompe en elle même est puissante et robuste. Une fois la voute libérée, un sérieux courant d'air s'est mis en place.


Pierre G. et Bernard VEs nous ont rejoints. Nous décidons de faire la visite en deux "rounds", avec ainsi une permanence de plusieurs personnes à l'extérieur et à l'entrée du siphon.

Pour ma part, je m'engage en prenant bien soin d'abord du matériel photo mais aussi de quoi faire face à une éventuelle attente post siphon involontaire... Réchaud, rations, flotte, couverture de survie, cagoule, etc. Je me ferai un peu charrier avec ça. Pourtant, des histoires d'équipes bloquées en attendant une aide de la surface ne manquent pas. Tous jaloux de ma petite canette à alcool et de ma Burkanette, je vous l'dis !  ;-)

Pour ce qui est des photos, je serai de la revue. Nous sommes trop nombreux et avançons trop vite. Il faudra revenir rien que pour ça. Car, Fô Crêvés ti , ça vaut le coup d'oeil. Une esthétique made in Boine.

Une progression relativement aisée, juste quelques petites reptations et contorsions au delà du siphon, avec des dépôts de sédiments énormes, des placages de galets au plafonds et puis un étage aux dimensions plus que respectables pour la Belgique et on peut le dire : concrétionné ! Un balisage malheureusement insuffisant pour espérer protéger efficacement la beauté des lieux. Un gros boulot en perspective mais qui mériterait d'être mise en œuvre.

Nous parcourrons presque tout le cheminement visible sur le plan. Et même un peu plus en s'engageant au bas de la grande faille de la galerie des Terrases Fleuries où avec Luc nous suivrons le courant d'air jusqu'à buter sur une vilaine trémie.
J'ai particulièrement été surpris de parcourir le petit bout de rivière qui circule sous la galerie des Cyclopes.
Même si les anciens ont dû certainement s'acharner sur cette cavité, je suis convaincu que cette cavité doit encore cacher quelques mystères que la nouvelle génération percera peut-être. Allez-y le SCUCL !



Retour en surface sans problème, la pompe ayant tenu le coup, pour attendre la sortie de la deuxième équipe pour pouvoir retirer et surtout nettoyer pompe et tuyaux. Mouillés, ce n'est pas le petit feu de bois qui nous réchauffe. Mais moi, je m'en fous, j'ai de quoi tenir dans mon bidon ;-)



Voyez quelques photos supplémentaires choisies ICI
Sur fond musical (Graceland, Paul Simon)
Clichés JCL et PDu, montage Jack




La Grotte Roche (Vercors)

On n' imagine plus revenir d'un camp spéléo comme celui organisé par Continent 7 durant la Toussaint dans le Vercors sans photos. Des dizaines, pour ne pas dire des centaines, souvent prises à la via vite, sans recherches particulières. Ce n'est pas vraiment comme ça que je vois la photographie souterraine mais bon, ça fait des souvenirs et dans le lot, il y a toujours bien une ou l'autre honnête ou du moins qui donnera envie de voir la cavité. Ça remplace d'ailleurs de plus en plus les comptes-rendus, donne des idées, des infos.


J'ai sélectionné une trentaine d'entre elles prises lors de notre visite à la Grotte Roche.
Sans pied, sans flash secondaire, avec un "bête" numérique, ça reste potable.

Ce qu'il faut en retenir, c'est que les découvertes récentes (2008/2009) valent vraiment le déplacement. Ici, point de parcours engagé mais bien une ballade dans les temps géologiques et des superbes décors tout au long de grandes galeries horizontales à peine défendues par quelques passages étroits et petits obstacles.

Un superbe livret pédagogique lui a d'ailleurs été consacré, édité par le CDS Isère. Des comme ça, on en redemande ! Il existe aussi un mémoire très documenté (en pdf) consacré à ce phénomène.





L'Antre de Vénus


En complément du compte rendu du week-end prolongé de la Toussaint passé dans le Vercors en cie de Continent 7, je vous propose un diaporama. Une quarantaine de photos sans grandes prétentions mais qui je pense vous donneront envie de visiter cette cavité étonnante qu'est l'Antre de Vénus.

Pas de commentaires cette fois, les clichés parlent d'eux même. Tout ce qu'il y a à savoir, c'est que l'accès est réglementé, que l'entrée est relativement facile à trouver avec le plan de situation, que les premiers mètres sont rébarbatifs, que l'équipement se limite à une C30 et 6 amarrages (spits qui ont vécus) pour un P15 en deux jets (le sommet parpine un peu). Vu le dégel en cours, il était légèrement arrosé mais rien de grave. Il devrait être possible en chipotant de faire une MC au sommet pour prendre une trajectoire plus confortable.

Sinon, à part ça, la grande galerie dans laquelle on débouche en plafond ne présente aucune difficulté, si ce n'est celle de ne rien abimer tout au long du petit kilomètre qui s'enfonce dans la colline et qui offre des paysages uniques dans leur genre.


Là où il y a à raconter par contre, c'est sur la formation de ce très vieux drain qui a étonné les scientifiques les plus avertis et passionnés. Mais pour ça, je vous inviterai à consulter la revue Karstologia qui a consacré un article très pointu sur le sujet dans le n° 31 (J.-J. Delannoy et S. Caillault – Les apports de l’endokarst dans la reconstitution morphogénique d’un karst ; exemple de l’Antre de Vénus (Vercors, France) (p. 27-41).


Sur fond musical : Sound of Silence, Art and Garfunkel. "Hello Darkness, my old friend..." ;-)